« La Truite », certes, mais pas seulement !

André Tubeuf est un écrivain, philosophe, biographe, musicologue et critique musical français, né le 18 décembre 1930 à Izmir, en Turquie, et mort le 26 juillet 2021 à Paris.

Outre ses essais sur Mozart, Ludwig van Beethoven, Richard Wagner, Giuseppe Verdi, Richard Strauss et le lied[1], il a écrit parmi les meilleurs portraits de ses amis Elisabeth Schwarzkopf, Dietrich Fischer-Dieskau, Claudio Arrau, Hans Hotter, Rudolf Serkin, Arthur Rubinstein, Régine Crespin, Daniel Barenboïm, Hélène Grimaud ou Cecilia Bartoli. Il a par ailleurs rédigé un Dictionnaire amoureux de la musique (2012).

Nombre de ces ouvrages ont paru à Arles chez Actes Sud dans la collection « Classica », et c’est donc très logiquement que l’on y retrouve son essai posthume intitulé Schubert – L’ami Franz qui non seulement remet en perspective la vie et l’œuvre de ce compositeur capital dans l’histoire de la musique occidentale, mais aussi projette une lumière vive sur l’action de sa musique dans la vie de son biographe.

« En analysant ses sonates pour piano, écrit son éditeur, sa musique de chambre ou ses lieder, André Tubeuf rappelle l’inépuisable capacité de consolation du compositeur, sa mélancolie attendrie, ses larmes et sa main tendue vers l’auditeur, jamais directive, toujours accueillante, qui n’est qu’à lui. »

On se souviendra que Franz Schubert, né le 31 janvier 1797 à Lichtental (dans la banlieue de Vienne) et mort le 19 novembre 1828 à Vienne, était un musicien autrichien.

Compositeur emblématique de la musique romantique allemande, il est reconnu comme le maître incontesté du lied. Il s’est particulièrement consacré à la musique de chambre, et a aussi écrit de nombreuses œuvres pour piano, une dizaine de symphonies ainsi que de la musique chorale et sacrée.

Bien qu’il soit mort précocement, à 31 ans, de la fièvre typhoïde, Schubert est l’un des compositeurs les plus prolifiques du XIXe siècle. Le catalogue de ses œuvres compte plus de mille compositions (1009 exactement[2]), dont une partie importante a été publiée après sa mort et révèle des chefs-d’œuvre qui contribuent à sa renommée posthume.

La publication de ses œuvres s’étendra sur tout le XIXe siècle ; elle sera virtuellement terminée avec l’achèvement de la Première édition complète, réalisée sous la direction de Johannes Brahms pour son centenaire en 1897.

Schubert a écrit pour tous les genres musicaux, excepté le concerto. Influencé par Haydn et Mozart, son art est cependant très différent. La partie centrale de son répertoire est constituée de plus de six cents lieder, composés sur des textes des plus grands poètes de langue allemande (Klopstock, Goethe, Schiller, Rückert, Heine), de ses amis (Johann Mayrhofer, Karl Theodor Korner, Joseph von Spaun, Franz von Schober, Johann Chrysostomus Senn, Matthäus Kasimir von Collin), de poètes étrangers tels que Walter Scott, William Shakespeare ou Pétrarque ou encore de poètes dont la notoriété est due à ses lieder (Wilhelm Müller).

Outre « La Truite », lied célébrissime, on retiendra « Le Roi des aulnes », « Marguerite au rouet », « La Jeune Fille et la Mort », « À chanter sur l’eau », « La Dame du lac », « Le Chant du cygne » et le cycle de « La Belle Meunière », des compositions vocales qui ont traversé le temps avec succès.

Soulignons enfin qu’une belle quantité des œuvres du très romantique Franz Schubert se caractérise par le rythme sans répit des pas du Wanderer (voyageur) en quête désespérée d’un ailleurs sans cesse poursuivi et jamais atteint.

Cet ouvrage de qualité se clôt sur deux index (l’un des noms de personnes et l’autre des œuvres).

PÉTRONE

Schubert – L’ami Franz par André Tubeuf, Arles, Actes Sud, collection « Classica » dirigée par Bertrand Dermoncourt, novembre 2021, 178 pp. en noir et blanc au format 10 x 19 cm sous couverture brochée en quadrichromie, 19 € (prix France)


[1] Le Chant retrouvé (1979), Le Lied allemand : poètes et paysages (1993), Les Enfants dissipés (1987), Wagner, le chant des images (1993), La Callas (1999), Damiel ou les Indifférents (2000), Appassionata, portrait du pianiste Claudio Arrau (2003), Richard Strauss ou le Voyageur et son ombre (2004), Les Autres Soirs, avec Elisabeth Schwarzkopf (2004), Mozart, chemins et chant (2005), Divas (2005), L’Offrande musicale, portraits et essais (2007), La Quatorzième Valse (2008), Les Amours du poète (2008), Beethoven (2009, prix de l’essai de l’Académie française 2009), Verdi, de vive voix (2010), Hommage à Régine Crespin (2010), L’Opéra de Vienne (2010), Les Ballets russes (2011), Le Lied (2011), Dictionnaire amoureux de la musique (2012), Je crois entendre encore… (2013), Hommages (2014), Adolf Busch, le premier des justes (2015), L’Orient derrière soi (2016), Bach ou le Meilleur des mondes (2017), La leçon Serkin (2019), Mozart, le visiteur (2019), Les Années Louis-le-Grand (2020), Platon, de plain-pied (2020).

[2] Parmi celles-ci, on pointera :

– de la musique symphonique : Fragment symphonique en ré majeur (non daté), Symphonie no 1 en ré majeur (1813), Symphonie no 2 en si bémol majeur (1815), Symphonie no 3 en ré majeur (1815), Symphonie no 4 en ut mineur, dite « Tragique » (1816), Symphonie no 5 en si bémol majeur (1816), Symphonie no 6 en ut majeur, dite « La Petite » (1818), Fragments symphoniques en ré majeur (non daté),  Symphonie no 7 en mi majeur (1821) 111 mesures orchestrées (1821), Symphonie no 8 en si mineur, dite « Inachevée » (1822), Symphonie no 9 en ut majeur, dite « »La Grande » (1825), Symphonie no 10 en ré majeur, reconstituée à partir de fragments (1828).

 des sonates pour piano : Sonate no 1 en mi majeur, Sonate no 2 en ut majeur, Sonate no 3 en mi majeur, Sonate no 4 en la mineur, Sonate no 5 en la bémol majeur, Sonate no 6 en mi mineur, Sonate no 7 en mi bémol majeur, Sonate no 8 en fa dièse mineur, Sonate no 9 en si majeur, Sonate no 10 en ut majeur, Sonate no 11 en fa mineur, Sonate no 12 en ut dièse mineur, Sonate no 13 en la majeur, Sonate no 14 en la mineur, Sonate no 15 en ut majeur « Relique », Sonate no 16 en la mineur, Sonate no 17 en ré majeur, Sonate no 18 en sol majeur, Sonate no 19 en ut mineur, Sonate no 20 en la majeur, Sonate no 21 en si bémol majeur.

d’autres pièces pour piano : Zwei Scherzi für Klavier, Marches militaires pour piano à 4 mains, Fantaisie en ut majeur « Wanderer », op. 15, Valses sentimentales, Six moments musicaux, Sonate « Grand Duo » pour piano à 4 mains, Variations en la bémol majeur pour piano à 4 mains, Mélodie hongroise pour piano, Divertissement à la hongroise pour piano à 4 mains, Divertissement à la française pour piano à 4 mains, Huit impromptus, Fantaisie en fa mineur pour piano à 4 mains, Drei Klavierstücke, Allegro en la mineur « Lebensstürme », Valses Nobles, Hüttenbrenner variations.

– de la musique de chambre : Sonates pour violon et piano, Sonate « Arpeggione », Introduction et variations pour flûte et piano sur Trockne Blumen, Trio à cordes en si bémol majeur (inachevé), Trio à cordes en si bémol majeur, Adagio pour piano et cordes en mi bémol majeur « Notturno », Trio pour piano et cordes no 1 en si bémol majeur, Trio pour piano et cordes no 2 en mi bémol majeur, Quatuor à cordes no 1 en si bémol majeur, Quatuor à cordes no 2 en ut majeur, Quatuor à cordes no 3 en si bémol majeur, Quatuor à cordes no 4 en ut majeur, Quatuor à cordes no 5 en si bémol majeur, Quatuor à cordes no 6 en ré majeur, Quatuor à cordes no 7 en ré majeur, Quatuor à cordes no 8 en si bémol majeur, Quatuor à cordes no 9 en sol mineur (posthume), Quatuor à cordes no 10 en mi bémol majeur, Quatuor à cordes no 11 en mi majeur, Quatuor à cordes no 12 en ut mineur « Quartettsatz », Quatuor à cordes no 13 en la mineur « Rosamunde », Quatuor à cordes no 14 en ré mineur « La Jeune Fille et la Mort », Quatuor à cordes no 15 en sol majeur, Quintette pour piano et cordes « La Truite », Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles, Octuor pour cordes et vents.

– de la musique vocale : Erlkönig (« Le Roi des aulnes »), op. 1, d’après un poème de Goethe, Gretchen am Spinnrade (« Marguerite au rouet »), op. 2, Der Tod und das Mädchen (« La Jeune Fille et la Mort »), op. 7 no 3, d’après un poème de Claudius, Auf dem Wasser zu singen (« À chanter sur l’eau »), Die Forelle (« La Truite »), op. 32, Die junge Nonne (« La jeune religieuse »), op. 43/1, Cycle Die schöne Müllerin (« La Belle Meunière »), Recueil Das Fräulein vom See (« La Dame du lac »), op. 52, dont le Ellens dritter Gesang est célèbre aujourd’hui sous le nom d’Ave Maria, Cycle Winterreise (« Voyage d’hiver »), Recueil Schwanengesang (« Le Chant du cygne »), dont Die Stadt (n° 11) d’après un poème de Heinrich Heine, Der Hirt auf dem Felsen (« Le Pâtre sur le rocher »).

– de la musique chorale : 185 chorals, dont An die Sonne, Das große Hallelujah, Gesang der Geister über den Wassern, Der 23. Psalm, Gott in der Natur, Der Gondelfahrer, Coronach, Zur guten Nacht, Nachtgesang im Walde, Ständchen (Grillparzer), Mirjam’s Siegesgesang.

– de la musique sacrée : Messe no 1 en fa majeur, Messe no 2 en sol majeur, Messe no 3 en si bémol majeur, Messe no 4 en ut majeur, Messe no 5 en la bémol majeur, Messe no 6 en mi bémol majeur, comprenant le célèbre « Et incarnatus est » du Credo, Deutsche Messe (« Messe allemande »), Stabat Mater en fa mineur, Magnificat en do majeur, Hymnus an den heiligen Geist (« Hymne au Saint-Esprit »), Tantum Ergo en mi bémol majeur.

– des opéras : Der Spiegelritter (1811, singspiel en trois actes, livret de Kotzebue), Des Teufels Lustschloss (1814, singspiel en trois actes, livret de Kotzebue d’après Joseph Marie Loaisel de Tréogate), Adrast (1817, singspiel, livret de Johann Mayrhofer), Der vierjährige Posten (1815, singspiel en un acte, livret de Körner), Fernando (1815, singspiel en un acte, livret de Stadler), Claudine von Villa Bella (1815, singspiel en trois actes, livret de Goethe), Die Freunde von Salamanca (1815, singspiel en deux actes, livret de Mayrhofer), Die Bürgschaft (1816, opéra en trois actes d’après Schiller), Die Zauberharfe (1820, féerie en musique en trois actes, livret de Hofmann), Die Zwillingsbrüder (1820, singspiel en un acte, livret de Hofmann), Lazarus (1820, oratorio en trois actes, livret de August Hermann Niemeyer), Sakontala (1820, opéra en trois actes, livret de Johann Philipp Neumann), Alfonso und Estrella (1821-1822, opéra romantique en trois actes, livret de Schober), Die Verschworenen (1823, singspiel en un acte, livret de Castelli), Rüdiger (1823), Fierrabras (1823, opéra héroïco-romantique en trois actes, livret de Kupelwieser), Rosamunde (1823, musique de scène pour le drame romantique de Helmina von Chézy), Der Graf von Gleichen (1827, opéra en deux actes, livret d’Eduard von Bauernfeld), Der Minnesänger (date inconnue), Sophie (1819-1821). Source : Wikipédia.

Date de publication
dimanche 12 décembre 2021
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