« L’Italie a besoin d’un bain de sang. » (Benito Mussolini)

Coédité par les maisons Glénat et Fayard, l’album de bandes dessinées intitulé Mussolini retrace le parcours du dictateur italien depuis la marche sur Rome d’octobre 1922 jusqu’à la victoire des Alliés en mettant le focus sur les transformations opérées dans la Ville éternelle par le chef du fascisme pour en faire la vitrine de son régime politique et la capitale de son empire colonial.

Rappelons que Benito Mussolini, né le 29 juillet 1883 à Predappio et mort le 28 avril 1945 à Giulino di Mezzegra, était un journaliste, idéologue, chef de guerre et homme d’État italien.

Fondateur du fascisme, il fut président du Conseil du royaume d’Italie du 31 octobre 1922 au 25 juillet 1943, premier maréchal d’Empire du 30 mars 1938 au 25 juillet 1943, et chef de l’État fantoche de la République sociale italienne (RSI) également appelée république de Salò de septembre 1943 à avril 1945.

Il est couramment désigné par le terme « Duce », mot italien dérivé du latin dux et signifiant « Chef » ou « Guide ».

Il fut d’abord membre du Parti socialiste italien (PSI) et président du PSI et directeur du quotidien socialiste Avanti! à partir de 1912. Anti-interventionniste convaincu avant la Première Guerre mondiale, il changea d’opinion en 1914, se déclarant favorable à l’entrée en guerre de l’Italie.

Expulsé du PSI en novembre 1914, il crée son propre journal, Il Popolo d’Italia (« Le peuple d’Italie ») qui prit des positions nationalistes proches de celles de la petite bourgeoisie. Dans l’immédiate après-guerre, profitant du mécontentement de la « victoire mutilée », il créa le Parti national fasciste (PNF) en 1921 et se présenta au pays avec un programme politique nationaliste, autoritaire, antisocialiste et antisyndical, ce qui lui valut l’appui de la petite bourgeoisie et d’une partie des classes moyennes industrielles et agraires.

Dans le contexte de forte instabilité politique et sociale qui suivit la Grande Guerre, il visa la prise du pouvoir en forçant la main aux institutions avec l’aide des paramilitaires squadristi et l’intimidation qui culminèrent le 28 octobre 1922 avec la marche sur Rome. Mussolini obtint la charge de constituer le gouvernement le 30 octobre 1922.

En 1924, après la victoire contestée des élections et l’assassinat du député socialiste Giacomo Matteotti, Mussolini assuma l’entière responsabilité de la situation. La série de lois fascistissimes lui attribua, à partir de 1925, des pouvoirs dictatoriaux et fit de l’Italie un régime fasciste à parti unique.

Après 1935, il se rapprocha du régime nazi d’Adolf Hitler, avec qui il scella le Pacte d’acier (1939).

Convaincu d’un conflit à l’issue rapide, il entra dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne nazie. Les défaites militaires de l’Italie et le débarquement des Alliés sur le sol italien entraînèrent sa mise en minorité par le Grand Conseil du fascisme le 24 juillet 1943 et il fut alors destitué et arrêté par ordre du roi.

Libéré par les Allemands, il instaura en Italie septentrionale la République sociale italienne.

Le 25 avril 1945, alors qu’il tentait de fuir pour la Valteline déguisé en soldat allemand, il fut capturé par un groupe de partisans, puis fusillé avec sa maîtresse Clara Petacci. Leurs corps furent ensuite livrés à une foule en colère et pendus par les pieds au carrefour du Piazzale Loreto, à Milan[1], marquant la fin sans gloire d’un fantasque Néron qui se croyait Jules César…

PÉTRONE

Mussolini par Luca Blengino et Davide Goy (scénario), Catherine Brice (historien), Andrea Meloni (dessins) et Arancia Studios (couleur), Grenoble, Éditions Glénat, Paris, Éditions Fayard, collection « Ils ont fait l’Histoire », décembre 2022, 56 pp. en quadrichromie au format 24 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 14,95 € (prix France)


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Benito_Mussolini

Date de publication
mercredi 18 janvier 2023
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