« Je le pansai, Dieu le guérit. » (Ambroise Paré) 

Jean-Noël Fabianl-Salmon est chirurgien, ancien chef du département de chirurgie cardio-vasculaire et transplantation d’organes de l’hôpital européen Georges-Pompidou. Il est professeur émérite à l’université Paris-Cité et co-directeur de l’enseignement de l’histoire de la médecine. Il est également membre du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Il est l’auteur, aux Arènes BD, avec Philippe Bercovici, du best-seller L’Incroyable Histoire de la médecine (100 000 exemplaires vendus)

Pierre Boisserie est scénariste. Il a écrit plus de 90 albums dont Dantès, La Banque et Cigarettes (Dargaud), Le Banquier du Reich (Glénat), et aux Arènes BD, Saint-Barthélemy et La Trilogie berlinoise.

Vincent Wagner est illustrateur et auteur de BD. Il a publié plus de 50 albums pour la petite enfance, la jeunesse et les adultes.

Ils publient aux Arènes BD à Paris une remarquable biographie en bandes dessinées intitulée Ambroise Paré – Le père de la chirurgie qui retrace brillamment le parcours hors du commun d’un homme… hors du commun.

Ambroise Paré, né vers la fin de 1509 ou en 1510 près de Laval (Mayenne) et mort le 20 décembre 1590 à Paris, était un chirurgien et un anatomiste français, souvent considéré comme le père de la chirurgie moderne.

Entré en 1533 comme compagnon barbier-chirurgien à l’Hôtel-Dieu de Paris, il apprit surtout son métier sur les champs de bataille[1] où l’utilisation généralisée des armes à feu confrontait les chirurgiens à des plaies d’une sorte nouvelle, que l’on cautérisait au fer rouge ou à l’huile bouillante au risque de tuer le blessé.

Paré utilisa un pansement froid sous la forme d’un emplâtre « digestif », pour que la plaie suppure, puis cicatrise.

Inventeur de nombreux instruments, il mit également au point la ligature des artères, qu’il substitua à la cautérisation dans les amputations.

Au début des années 1550, la Confrérie de Saint-Côme, qui regroupait les barbiers-chirurgiens depuis le XIIIsiècle, avait été transformée depuis peu en collège de chirurgie.

Cependant, les chirurgiens restaient sous la tutelle des médecins et cherchaient à s’en affranchir, ou au moins à la limiter.

Par exemple, les dissections et autopsies étaient effectuées par les chirurgiens, mais, en théorie, en présence d’un médecin, seul autorisé à en rédiger le compte-rendu.

Avec le soutien du roi Henri II, le collège de Saint-Côme décida de s’adjoindre Paré. C’est ainsi qu’il reçut le bonnet de maître le 8 décembre 1554, malgré l’opposition de la faculté de médecine et sa piètre connaissance du latin, pourtant obligatoire.

L’appui du roi avait été le plus fort.

Sa réputation et ses succès valurent à Paré, le 1er janvier 1562, d’être nommé par Catherine de Médicis premier chirurgien du roi Charles IX.

Ambroise Paré se maria deux fois.

En 1541, il a épousé Jeanne Mazelin, fille de Jean Mazelin, barbier puis valet du chancelier Antoine Duprat.

Devenu veuf en novembre 1573, il se remaria trois mois plus tard, à l’âge de 63 ans, avec Jacqueline Rousselet, une jeune femme de 19 ans, fille de Jacques Rousselet, chevaucheur des écuries du Roi et bourgeois de Paris.

Il eut quatre enfants de sa première femme et six de la seconde. La plupart moururent dans la petite enfance, et il n’aura que deux petites-filles. Il n’existe donc aucun descendant qui porte le nom de Paré.

Franc, râleur, frondeur, sympathisant protestant en pleine guerre de religion, Ambroise Paré contesta les livres de ses aînés et de ses pairs, ignora le latin que prônait la Faculté, inventa de nouvelles techniques opératoires et respecta la Bible.

Au roi Charles IX qui, au moment d’être opéré, lui demandait de le soigner avec plus d’attention que pour les gueux, on prétend qu’il répondit : « C’est impossible, Sire ! Je soigne les gueux comme des rois ! »[2]

Un bienfaiteur de l’humanité !

PÉTRONE

Ambroise Paré – Le père de la chirurgie par le professeur Jean-Noël Fabiani-Salmon, Pierre Boisserie & Vincent Wagner, Paris, Éditions Les Arènes BD, janvier 2023, 112 pp. en quadrichromie au format 21,5 x 29 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 22 € (prix France)


[1] Il reçut le baptême du feu en 1537 à la bataille du Pas de Suse (huitième guerre d’Italie). Il y pratiqua la première désarticulation du coude. En 1542, il assista au siège de Perpignan, alors ville espagnole. En 1543, il accompagne René Ier de Rohan qui vient dans l’ouest de la Bretagne défendre la province menacée par un débarquement anglais. En 1544, il assista au siège de Boulogne où la tradition lui prête l’opération remarquablement réussie de François de Lorraine, duc de Guise, grièvement blessé d’un coup de lance au visage. En 1552, Ambroise Paré participe au siège de Damvillers par Henri II. La même année, il est présent au siège de Metz dont il a écrit un récit. En 1553, il est fait prisonnier lors du siège de Hesdin. En 1557, on le retrouve au siège de Saint-Quentin en Picardie…

[2] Sources : Les Arènes BD et Wikipédia.

Date de publication
dimanche 5 février 2023
Entrez un mot clef :