« Les gens croient que la peinture et l’écriture consistent à reproduire les formes et la ressemblance. Non, le pinceau sert à faire sortir les choses du chaos. » (Zao Wou-Ki)

Les Éditions Flammarion à Paris et la Fondation Zao Wou-Ki à Lausanne[1] ont publié récemment le deuxième volume[2] du Catalogue raisonné des peintures (1959-1974) de Zao Wou-Ki rédigé par Françoise Marquet (°1946), ancienne conservatrice au musée d’Art moderne et au Petit Palais, par ailleurs veuve de l’artiste dont elle est légataire universel et seule titulaire du droit moral, et par Yann Hendgen, historien de l’art diplômé du second cycle de Muséologie de l’École du Louvre et titulaire d’un master en histoire de l’art et archéologie, directeur artistique de la Fondation Zao Wou-Ki et qui fut assistant du peintre.

Zao Wou-Ki (Zao, de son nom, Wou-Ki de son prénom), né le 1er février 1920 à Pékin et mort le 9 avril 2013 à Nyon en Suisse, était un peintre, calligraphe et graveur chinois naturalisé français en 1964.

Arrivé à Marseille en mars 1948, il fut rattaché, dans les années 1950, à la nouvelle École de Paris[3], puis à l’abstraction lyrique[4], à l’art informel et à l’art gestuel[5] avant de devenir, selon la définition de Claude Roy (1915-1997) :

« Un grand peintre qui poursuit dans son œuvre une dizaine au moins de grands siècles de l’art chinois, et qui est un des meilleurs peintres modernes de l’Occident. »

Son œuvre est vaste.

Elle comprend les peintures réalistes de ses premiers tableaux, surtout des portraits, quelques natures mortes et des paysages (1935-1949) ainsi que des huiles sur toiles de grands formats inspirées de Paul Klee (1879-1940) qui tendent vers l’abstraction à partir des années 1950, puis vers l’abstraction lyrique dans les années 1960, ainsi que des encres de Chine et des calligraphies.

Cette approche picturale, que l’on a beaucoup de mal à définir, Daniel Marchesseau[6] en a expliqué l’essence :

« La couleur éclatante, comme ignée (qui a la qualité du feu) de sa gestuelle procède des cheminements de sa méditation, dans la solitude de l’atelier. L’artiste joue de la ductilité (souplesse) de ses pigments. Un flamboiement coloré, brutal parfois, profond toujours, anime sur la toile les nuances de sa palette. (…) Toutes confèrent à l’œuvre une vibrante densité, vision autant que résurgence, secret autant qu’illumination ».

Apprécié en Occident, ami de Pierre Soulages (1919-2022), de Joan Miró (1893-1983), d’Henri Michaux (1899-1984), Zao Wou-Ki a été reconnu par son propre pays à partir de 1983.

À cette date, il fut accueilli à Pékin où ses œuvres furent exposées au Musée national de Chine.

Les productions de cet artiste majeur s’arrachent dans le monde entier et la France lui a rendu hommage à plusieurs reprises par de grandes et prestigieuses expositions.

Timbre horizontal 

Premier jour le samedi 10 juin 1995 à Paris

Retiré de la vente le vendredi 16 février 1996

Dimensions totales : 52 x 40,85 mm

Émis à 4 781 970 exemplaires

Zao Wou-Ki a été nommé Grand Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, officier des Arts et des Lettres et, en 1995, il a créé une œuvre originale lorsque La Poste émit un timbre en son honneur, aujourd’hui très recherché par les philatélistes[7].

PÉTRONE

Zao Wou-Ki – Catalogue raisonné des peintures (volume 2) 1959-1974 par Françoise Marquet-Zao et Yann Hentgen, préface d’Ankeney Wentz, Paris, Éditions Flammarion & Fondation Zao Wou-Ki, novembre 2023, 352 pp. en quadrichromie au format 25 x 31,8 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 150 € (prix France)

MEMBRES DE LA NOUVELLE ÉCOLE DE PARIS

1. Pour la figuration : René Aberlenc (1920-1971), Tony Agostini (1916-1990), Paul Aïzpiri (1919-2016), Jean-Pierre Alaux (1925-2020), Yvette Alde (1911-1967), Paul Ambille (1930-2010), Jean Aujame (1905-1965), Jean Baudet (1914-1989), Jean-Claude Bertrand (1928-1987), Roger Bezombes (1913-1994), Maurice Boitel (1919-2007), Jacques Boussard (1915-1989), Émile Bouneau (1902-1970), Robert Bouquillon (1923-2013), Yves Brayer (1907-1990), Bernard Buffet (1928-1999), Rodolphe Caillaux (1904-1989), Noe Canjura (1922-1970), Jean-Pierre Capron (1921-1997), Philippe Cara Costea (1925-2006), Jack Chambrin (1919-1983), Jean Cluseau-Lanauve (1914-1997), Paul Collomb (1921-2010), James Coignard (1925-2008), André Cottavoz (1922-2012), Roger Crusat (1917-1994), Simone Dat (1927-2018), Gabriel Dauchot (1927-2003), Geoffroy Dauvergne (1922-1977), Jean Dries (1905-1973), Roland Dubuc (1924-1998), Christian d’Espic (1901-1978), Georges Feher (1929-2015), Roger Forissier (1924-2003), Alexandre Garbell (1903-1970), Roger-Edgar Gillet (1924-2004), Paul Girol (1911-1988), Emilio Grau Sala (1911-1975), Roman Greco (1904-1989), Antonio Guansé (1928-2008), Raymond Guerrier (1920-2002), François Heaulmé (1927-2005), Daniel du Janerand (1919-1990), Pierre Jouffroy (1912-2000), Jean Joyet (1919-1994), Pierre Jutand (1935-2019), Germaine Lacaze (1908-1994), Joseph Lacasse (1894-1975), Claude Lepape (1913-1994), Roger Lersy (1920-2004), Bernard Lorjou (1908-1986), Jean-Denis Maillart (1913-2004), André Marchand (1907-1997), René Margotton (1915-2009), María Luisa Fernández Casielles, dite Marixa (1914-1995), Roger Mathieu (1920-1992), Frédéric Menguy (1927-2007), Michel-Henry (1928-2016), Roger Montané (1916-2002), Guillemette Morand (1913-1989), Jean-Jacques Morvan (1928-2005), Yvonne Mottet (1906-1968), Roger Mühl (1929-2008), Orazi (1906-1979), Pierre Palué (1920-2005), Michel Patrix (1917-1973), Eduardo Pisano (1912-1986), Jean-Pierre Pophillat (1935-2020), Raoul Pradier (1929-2017), Pierre-Henry (1924-2015), Édouard Righetti (1924-2001), Marcel Roche (1890-1959), Gaëtan de Rosnay (1912-1992), Robert Savary (1920-2000), Claude Schürr (1921-2014), Paul Schuss (1948), Léon Schwarz-Abrys (1905-1990), Gaston Sébire (1920-2001), Éliane Thiollier (1926-1989), Roger Tolmer (1908-1988), Michel Thompson (1921-2007), Maurice Verdier (1919-2003), Jean Vinay (1907-1978), Hernando Viñes (1904-1993), Macario Vitalis (1898-1989), Louis Vuillermoz (1923-2016), Claude Weisbuch (1927-2014), Jacques Winsberg (1929-1979), Jacques Yankel (1920-2020),

2. Pour l’abstraction, la non-figuration, la figuration allusive : Chafik Abboud (1926-2004), Claude Augereau (1927-1988), François Baron-Renouard (1918-2009), Bélasco (1927-2015), Huguette Arthur Bertrand (1920-2005), Jean Bazaine (1904-2001), André Beaudin (1895-1979), Hanna Ben-Dov (1919-2009), Paul Berçot (1898-1970), Anna-Eva Bergman (1909-1987), Jean Bertholle (1909-1996), Roger Bissière (1896-1964), Roland Bierge (1922-1991), Albert Bitran (1931-2018), Pierrette Bloch (1928-2017), Philippe Bonnet (1927-2017), Francisco Bores (1898-1972), Marcel Bouqueton (1921-2006), Anne-Marie Caffort Ernst (1927-2014), Tonia Cariffa (1924-), Roger Chastel (1897-1981), Gérald Collot (1927-2016), Jeanne Coppel (1896-1971), Jean-Michel Coulon (1920-2014), Jean Coulot (1928-2010), Jean Couy (1910-1983), Géula Dagan (1922-2008), Georges Dayez (1907-1991), Nicolas de Staël (1914-1955), Olivier Debré (1920-1999), Pierre Dmitrienko (1925-1974), Robert Droulers (1920-1994), Maurice Estève (1904-2001), Eudaldo (1914-1987), Pierre Fichet (1927-2007), Robert Fontené (1892-1980), Pierre Gastaud (1920-2009), Roger-Edgar Gillet (1924-2004), Léon Gischia (1903-1991), Abdelkader Guermaz (1919-1996), Hans Hartung (1904-1989), Stanley Hayter (1901-1988), Michel Humair (1926-2019), Xavier Krebs (1923-2013), Elvire Jan (1904-1996), Karskaya (1905-1990), Jeanne Laganne (1900-1995), Jacques Lagrange (1917-1995), François Lanzi (1916-1988), Charles Lapicque (1898-1988), Lucien Lautrec (1909-1991), René Legrand (1923-1996), Jean Le Moal (1909-2007), Jean-Claude Libert (1917-1995), Carl Walter Liner (1914-1997), Louttre. B (1926-2012), Constantin Macris (1917-1984), Paul Maïk (1894-1985), David Malkin (1910-2002), Alfred Manessier (1911-1993), Maria Manton (1910-2003), André Marchand (1907-1997), René Marcil (1917-1993), Georges Mathieu (1921-2012), Marinette Mathieu (1903-2002), Jacques Mennessons (1923-1983), Jean Messagier (1920-1999), Jean Miotte (1926-2016), Vladimir Moulin (1921-1995), Raymond Moisset (1906-1994), Zoran Mušič (1909-2005), Louis Nallard (1918-2016), Orazi (1906-1979), Felicia Pacanowska (1907-2002), Max Papart (1911-1994), Bill Parker (1922-2009), Véra Pagava (1907-1988), Isaac Païles (1895-1978), Orlando Pelayo (1920-1990), Danièle Perré (1924-2009), Alkis Pierrakos (1920-2017), Édouard Pignon (1905-1993), Serge Poliakoff (1900-1969), Jean Pons (1913-2005), Mario Prassinos (1916-1985), Bernard Quentin (1923-2020), Alfred Reth (1884-1966), Seund Ja Rhee (1918-2009), Gabriel Robin (1902-1970), Georges Romathier (1927-2017), Rylsky (1901-1970), André Sablé (1921-2013), Maurice-Élie Sarthou (1911-1999), Greta Saur (1909-2000), Gérard Schneider (1896-1986), Hans Seiler (1907-1996), Jean Signovert (1919-1981), Gustave Singier (1909-1984), Ferdinand Springer (1907-1998), Waldemar Smolarek (1937-2010), Pierre Soulages (1919-2022), Edgar Stoëbel (1909-2001), Árpád Szenes (1897-1985), Pierre Tal Coat (1905-1985), Raoul Ubac (1910-1985), Geer van Velde (1898-1977), Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992), Jean-Pierre Vielfaure (1930-2015), Jean Villeri (1896-1982), Claude Viseux (1927-2008), Roger Weiss (1910-1994), Pierre Wemaëre (1913-2010), François WilliWendt (1909-1970), Robert Wogensky (1919-2019), Zao Wou-Ki (1921-2013), Fahrelnissa Zeid (1901-1991),

3. Pour la sculpture : Henri-Georges Adam (1904-1967), Simone Boisecq (1922-2012), Marta Colvin (1907-1995), Parvine Curie (1936), Étienne Hajdu (1913-1995), Morice Lipsi (1898-1986), Baltasar Lobo (1910-1993), Karl-Jean Longuet (1904-1981, Étienne Martin (1913-1995), Juana Muller (1911-1952), Alicia Penalba (1913-1982), Michel Sima (1912-1987), François Stahly (1911-2006), Ann Tiné (1916-1990),

4. Autres : Bella Chagall (née Rosenfeld).

ARTISTES RATTACHÉS À L’ART INFORMEL

Enrico Accatino (1920-2007), Jean-Michel Atlan (1913-1960), François Arnal (1924-2012), François Baron-Renouard (1918-2009), Jean Bazaine (1904-2001), Bélasco (1927-2015), Roger Bissière (1886-1964), Bohumír Bocian (1912-2002), Bram Bogart (1921-2012), Dieter Borst (1950-), Ferruccio Bortoluzzi (1920-2007), Peter Brüning (1929-1970), Camille Bryen (1907-1977), Alberto Burri (1915-1995), Rafael Canogar (1935-), Ettore Colla (1896-1968), Alejandro Conde López (1939-), Roberto Crippa (1921-1972), Modest Cuixart (1925-2007), Olivier Debré (1920-1999), Jean Degottex (1918-1988), Enrico Donati (1909-2008), Jean Dubuffet (1901-1985), Maurice Estève (1904-2001), Agenore Fabbri (1911-1898), Jean Fautrier (1898-1964), Lucio Fontana (1899-1968), Karl Otto Götz (1914-2017), Simon Hantaï (1922-2008), Hans Hartung (1904-1989), Laurent Jiménez-Balaguer (1928-2015), Karskaya (1905-1990), Zoltán Kemény (1907-1965), Ladislas Kijno (1925-2010), Jeanne Laganne (1900-1995), André Lanskoy (1903-1976), Jean Le Moal (1909-2007), Alfred Manessier (1911-1993), Georges Mathieu (1921-2012), Jean Messagier (1920-1999), Henri Michaux (1899-1984), Manolo Millares (1926-1972), Jean Miotte (1926-2016), Lucio Muñoz (1929-1998), Edo Murtic (1921-2005), Alfred Pauletto (1927-1985), Serge Poliakoff (1900-1969), Marie Raymond (1908-1988, mère d’Yves Klein, 1928-1962), Hans Reichel (1892-1958), Gian Carlo Riccardi (1933-2015), Jean-Paul Riopelle (1923-2002), Antonio Saura (1930-1998), Emilio Scanavino (1922-1986), Gérard Schneider (1896-1986), Bernard Schultze (1915-2005), Emil Schumacher (1912-1999), Gustave Singier (1909-1984), Waldemar Smolarek (1937-2010), K. R. H. Sonderborg (1923-2008), Pierre Soulages (1919-2022), Nicolas de Staël (1914-1955), Árpád Szenes (1897-1985), Pierre Tal Coat (1905-1985), Antoni Tàpies (1923-2012), Kristine Tissier (1928-2010), Louis Van Lint (1909-1986), Bram van Velde (1895-1981), Maria Elena Vieira da Silva (1908-1992), Manuel Viola (1916-1987), Wols (1913-1951), Zao Wou-Ki (1920-2013), Mouvement CoBra : Pierre Alechinsky (1927-), Karel Appel (1921-2006), Guillaume Corneille (1922-2010), Christian Dotremont (1922-1979), Jacques Doucet (1924-1994), Asger Jorn (1914-1973), Constant Nieuwenhuis (1920-2005).


[1] Fondation Zao Wou-Ki, 20 avenue de la Gare CH-1003 Lausanne – Suisse.

[2] Le premier volume couvrant les années 1935-1958 et complété d’un essai de l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin (°1958) a paru en décembre 2019 sous la forme d’un coffret de 464 pages au format 25 x 32,9 cm, 150 €.

[3] L’appellation École de Paris désigne l’ensemble des artistes, dont un grand nombre d’étrangers, qui ont travaillé à Paris de 1900 à 1960, faisant de cette ville un centre d’art de premier plan dans le monde. Elle est suivie, à partir des années 1960, de la nouvelle École de Paris.

[4] L’abstraction lyrique européenne ainsi baptisée par le critique Jean José Marchand (1920-2011) et le peintre Georges Mathieu (1921-2012) en 1947, dont le courant initial et principal, le tachisme, a été défini à partir de 1951 par les critiques Pierre Guéguen (1889-1965), Charles Estienne (1908-1966) et Michel Tapié (1909-1987), lequel inclura ces deux notions en 1952 dans l’art informel (qui est un ensemble de tendances artistiques abstraites et gestuelles – abstraction lyrique, matiérisme, spatialisme – qui se sont manifestées en Europe entre 1945 et 1960).

[5] Appelé aussi action painting (littéralement « peinture d’action »), ou parfois gestural abstraction (abstraction gestuelle, peinture gestuelle), ce terme désigne aussi bien la technique picturale (projection, écoulement ou étalement de peinture de façon spontanée et non figurative) que le mouvement pictural d’art abstrait apparu au début des années 1950 à New York.

[6] Daniel Marchesseau, né le 20 septembre 1947 à Paris, est conservateur général honoraire du patrimoine et historien de l’art.

[7] Source : Wikipédia.

Date de publication
dimanche 3 décembre 2023
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