Diplômé de la faculté de médecine d’Amiens et passionné d’histoire, le docteur Raphaël Camus exerce comme médecin généraliste dans les Hauts-de-France.

Il publie à Paris chez Perrin Cinquante anecdotes sur l’histoire de la médecine, un page-turner instructif truffé d’informations sur nombre de pratiques et de découvertes préventives et curatives depuis la haute antiquité égyptienne jusqu’à notre époque en passant par le Moyen Âge, la Renaissance, le siècle des Lumières, celui de la Révolution française ou encore la Belle Époque.

Il répond ainsi à des questions comme : Pourquoi les médecins égyptiens étaient-ils si réputés dans le monde antique ? D’où vient l’expression « être de bonne (ou de mauvaise) humeur » ? La césarienne doit-elle son nom à Jules César ? Au Moyen Âge, les cas de sorcellerie étaient-ils dus à des intoxications alimentaires ? Pourquoi la syphilis a-t-elle été appelée (entre autres) le « mal français » ? Pourquoi parle-t-on de « comptes d’apothicaire » ? Pourquoi doit-on l’invention de l’anesthésie moderne à un dentiste ? Pourquoi l’épidémie de grippe de 1918-1919 a-t-elle été qualifiée d’« espagnole » ? Pourquoi un chirurgien soviétique a-t-il été contraint de s’opérer lui-même ? Pourquoi le sida était-il surnommé la « maladie des 4 H » ?

Ses réponses sont parsemées de précisions diverses, parfois fort surprenantes.

Par exemple, dans la mythologie grecque, Hygie, fille d’Asclépios, était la personnification de l’hygiène (d’où le mot en français).

On distinguait jadis deux formes d’épilepsie : le « petit mal » (la crise d’épilepsie-absence) et le « grand mal » (la crise généralisée tonico-clonique), le terme « mal » provenant de l’antiquité gréco-romaine qui considérait la maladie comme sacrée parce que d’origine surnaturelle et nécessitant par conséquent des remèdes vigoureux comme boire du sang de gladiateur ou manger des testicules d’ours ou de sanglier, ainsi que le préconisait Pline l’Ancien, né en 23 apr. J.-C. et mort en 79.

Hippocrate, né vers 460 av. J.-C. et mort vers 377 av. J.-C., a révolutionné la médecine « en s’attachant à démontrer que la maladie n’est pas la conséquence d’une possession démoniaque ou d’une manifestation divine, mais qu’elle résulte d’une interaction entre l’homme et son environnement », ce qui l’amena à privilégier l’examen clinique et l’observation du patient.

En 1163, prétextant que les clercs n’avaient pas vocation à faire couler le sang, le concile de Tours a interdit aux moines de pratiquer des actes de chirurgie qui devinrent alors l’affaire des barbiers parce qu’ils maniaient habilement le rasoir, raison pour laquelle le poteau hélicoïdal qui leur sert encore d’enseigne aujourd’hui est tricolore : le bleu pour les veines, le blanc pour les pansements et le rouge pour le sang…

Sujet à de violentes crises de coliques néphrétiques durant les quinze dernières années de sa vie, l’empereur français Napoléon III (1808-1873), « perclus de douleurs ou au contraire rendu somnolent par la prise de laudanum ou de chloral (…) ne particip[ait] plus aux affaires de l’État » laissées à son épouse, l’impératrice Eugénie, et à son entourage, qui cédèrent en 1870 à l’opinion populaire réclamant la guerre contre l’Allemagne alors que Napoléon III voulait entamer un processus de paix, mais n’avait plus l’autorité nécessaire pour imposer ses vues. S’ensuivirent donc trois guerres, dont deux mondiales…

Inventé en 1928 aux États-Unis, le poumon d’acier sauva de nombreux patients atteints de poliomyélite qui purent sortir de ce « cercueil » dans le mois suivant une crise aiguë, mais trois d’entre eux y furent enfermés durant plus de 60 ans, et le dernier est mort en 2024 à l’âge de 68 ans.

Fascinant !

PÉTRONE

Cinquante anecdotes sur l’histoire de la médecine par Raphaël Camus, Paris, Éditions Perrin, juin 2025, 348 pp. en noir et blanc au format 14 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 21 € (prix France)

TABLE

L’ANTIQUITÉ :

DE LA PENSÉE MAGIQUE À LA MÉDECINE HIPPOCRATIQUE

1. Pourquoi les médecins égyptiens étaient-ils si réputés dans le monde antique ?

2. Le caducée est-il vraiment l’emblème des médecins ?

3. Comment Hippocrate a-t-il démystifié le concept de « maladie sacrée » ?

4. D’où vient l’expression « être de bonne (ou de mauvaise) humeur » ?

5. Pourquoi la quête d’immortalité du premier empereur de Chine lui a-t-elle été fatale ?

6. En quoi le roi Mithridate est-il un précurseur de la désensibilisation ?

7. Pourquoi les Romains méprisaient-ils les médecins grecs ?

8. Fallait-il fréquenter les thermes pour rester en bonne santé ?

9. La césarienne doit-elle son nom à Jules César ?

10. Les druides étaient-ils des guérisseurs ?

LE MOYEN ÂGE :

CONTRE LES FLÉAUX, LE SALUT DE DIEU ET LE POUVOIR DES PLANTES

11. Comment pratiquait-on la médecine dans l’Occident chrétien ?

12. Les croisades ont-elles révolutionné la médecine occidentale ?

13. La peste noire aurait-elle pu être endiguée ?

14. Pourquoi le costume du « médecin de peste » fait-il si peur ?

15. Pourquoi peut-on dire que les Vénitiens ont inventé la quarantaine ?

16. La notion d’hygiène existait-elle au Moyen Age ?

17. Qui étaient les « ventrières » ?

18. Les cas de sorcellerie étaient-ils dus à des intoxications alimentaires ?

19. Qu’appelait-on les « simples » ?

20. La peste noire a-t-elle transformé la société médiévale ?

DE LA RENAISSANCE AU SIÈCLE DES LUMIÈRES :

LA MÉDECINE SORT DE L’OMBRE

21. Pourquoi médecins et barbiers-chirurgiens étaient-ils à couteaux tirés ?

22. Pourquoi la circulation sanguine a-t-elle « échauffé » les esprits ?

23. Pourquoi usait-on (et abusait-on) des saignées ?

24. La variole a-t-elle exterminé les Amérindiens ?

25. Pourquoi la syphilis a-t-elle été appelée (entre autres) le « mal français » ?

26. Pourquoi parle-t-on de « comptes d’apothicaire » ?

27. Louis XIV est-il mort en bonne santé ?

28. Comment la vaccination s’est-elle développée grâce à une Lady anglaise ?

29. Pourquoi le scorbut est-il à l’origine du tout premier essai clinique ?

30. Pourquoi l’expression « crétin des Alpes » a-t-elle une origine médicale ?

DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE À LA BELLE ÉPOQUE :

MUTATIONS ET INNOVATIONS

31. Pourquoi la fièvre jaune a-t-elle donné des sueurs froides aux colons européens et américains ?

32. Pourquoi la goutte était-elle appelée la « maladie des rois » ?

33. La panacée existe-t-elle ?

34. Valait-il mieux choisir entre la peste ou le choléra ?

35. Pourquoi doit-on l’invention de l’anesthésie moderne à un dentiste ?

36. Pourquoi courait-on davantage de risques à accoucher à l’hôpital qu’à domicile ?

37. Comment Pasteur a-t-il mis fin au mythe de la « génération spontanée » ?

38. Qu’est-ce que la « maladie de la pierre » ?

39. La tuberculose est-elle une maladie romantique ?

40. Pourquoi la pénicilline aurait-elle pu être découverte dès le XIX^e siècle ?

DE LA FIN DU XIX^e SIÈCLE À NOS JOURS :

PROGRÈS SCIENTIFIQUES ET NOUVEAUX DÉFIS

41. Pourquoi une cuisinière irlandaise est-elle restée confinée presque toute sa vie ?

42. Pourquoi la toute première radiographie médicale est-elle celle d’une main ?

43. Pourquoi l’aspirine a-t-elle failli tuer le tsarévitch Alexis ?

44. Pourquoi l’épidémie de grippe de 1918-1919 a-t-elle été qualifiée d’« espagnole » ?

45. Pourquoi des personnes ont-elles été enfermées dans des poumons d’acier ?

46. Pourquoi un chirurgien soviétique a-t-il été contraint de s’opérer lui-même ?

47. Comment la nature a-t-elle fourni les armes pour lutter contre le cancer ?

48. Quels mystères se cachent derrière les techniques de réanimation ?

49. Pourquoi le sida était-il surnommé la « maladie des 4 H » ?

50. Peut-on avoir littéralement le cœur brisé ?

Bibliographie

Index

Remerciements