Prenant pour fil rouge la rencontre, le 6 mai 1955, de l’actrice américaine Grace Kelly[1] (1929-1982) avec le prince Rainier III de Monaco (1923-2005) et de la love story qui s’ensuivit, la BD Monaco – L’épopée des Grimaldi parue chez Glénat à Grenoble raconte, narrée à la future princesse par Pierre Galante (1909-1998), journaliste de Paris-Match, l’histoire de la Principauté azuréenne à partir de celle, en Corse au IVe siècle, de sainte Dévote, patronne de la famille des Grimaldi qui, issue de Grimaldo Canella[2], émergea au sein de la République de Gênes à la fin du XIIe siècle…
On suivra ensuite, dans la guerre entre les guelfes et les gibelins[3], la prise de Monaco par François Grimaldi en 1297, puis en 1304 la bataille navale de Zierikzee[4], remportée en Zélande par Rainier Ier (le premier seigneur de Monaco, né vers 1285 et mort en 1314, qui était alors amiral de Philippe le Bel [1268-1314]), les batailles navales et terrestres auxquelles participa son fils Charles Ier (dont celle de Crécy le 26 août 1346), l’assassinat de Jean II Grimaldi (°1468) par son frère Lucien (1481-1523) dans la nuit du 10 au 11 octobre 1505 et la mise du Rocher sous protection espagnole en 1524, puis française en 1641 et enfin, après les tribulations révolutionnaires subies par le territoire entre 1794 et 1814, de la Sardaigne en 1817 jusqu’à son indépendance entérinée par le traité franco-monégasque du 2 février1861.
C’est en 1863, sous le règne de Charles III (1818-1889), que fut inauguré le casino de Monte-Carlo[5], et sous celui d’Albert Ier (1848-1922) qui fit de Monaco une monarchie constitutionnelle en 1910, le Musée océanographique la même année et le rallye de Monte-Carlo en 1911.
Le stade de football fut construit en 1939 à l’initiative du prince Louis II (1870-1949) et rebâti de 1981 à 1984 – c’est celui de l’AS Monaco, club fondé en 1924).
Les périodes, glorieuse durant la Première Guerre mondiale et honteuse pendant la Seconde, sont évoquées sans détour, puis l’engagement héroïque du prince héritier dans l’armée française en septembre 1944[6], le mariage de Grace et Rainier en 1956, le blocus de Monaco par la France de Charles de Gaulle dans la nuit du 12 au 13 octobre 1962 parce que Radio Monte-Carlo et Télé Monte-Carlo s’étaient affranchies du contrôle de l’État français, la naissance des enfants princiers – Caroline en 1957, Albert en 1958 et Stéphanie en 1965 –, le décès de la princesse Grace le 14 septembre 1982 et celui de Rainier III le 6 avril 2005 suivi de l’accession au trône du prince Albert II (°1958).
Il y a vingt ans…
PÉTRONE
Monaco – L’épopée des Grimaldi par Arnaud Delalande et Cédric Fernandez, préface de S.A.S. le prince Alber II de Monaco, postface de Stéphane Bern, avec la collaboration de Thomas Blanchy, Thomas Fouilleron et Yvon Bertorello (conseillers scientifiques), Grenoble, Éditions Glénat, juin 2025, 64 pp. en quadrichromie au format 24 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 15,50 € (prix
[1] Grace Kelly, née le 12 novembre 1929 à Philadelphie et morte le 14 septembre 1982 à Monaco, était une actrice américaine, devenue princesse consort de Monaco par son mariage avec le prince Rainier III en 1956. Elle débuta dans des pièces de théâtre puis, en 1950, en apparaissant dans plusieurs séries télévisées et films, avant de rencontrer le succès avec Mogambo (1953) de John Ford (1894-1973). En 1954, Le crime était presque parfait d’Alfred Hitchcock (1899-1980) a lancé sa carrière. Le « maître du suspense » britannique la dirigea à deux autres reprises, dans Fenêtre sur cour (1954) et La Main au collet (1955). En 1955, elle remporta l’Oscar de la meilleure actrice pour Une fille de la province de George Seaton (1911-1979). En 1956, à 27 ans, elle mit fin à sa carrière d’actrice pour épouser le prince Rainier III.
[2] Grimaldo, né vers 1110 et mort vers 1184, fils du consul de la République de Gênes Otto Canella (1070-1143), était un homme d’État génois de l’époque des premières croisades, qui devint consul de la Commune de Gênes en 1162, 1170 et encore en 1184, et la représenta notamment auprès de l’empereur Frédéric Barberousse (1122-1190), ainsi qu’auprès de l’empereur byzantin.
[3] Les guelfes et les gibelins étaient des factions soutenant respectivement le pape et l’empereur du Saint-Empire romain dans les cités-États d’Italie centrale et du Nord. Le conflit entre eux, qui fut au cœur de la vie politique de l’Italie des XIIe, XIIIe et XIVe siècles, est né de la division causée par la querelle des investitures, portant sur la question de savoir lesquels entre les souverains laïques et le pape avaient le pouvoir de nommer les évêques et les abbés.
[4] Livrée les 10 et 11 août 1304, elle opposa les flottes franco-hollando-génoise d’une part et flamande de l’autre.
[5] Le prince Charles III eut l’idée de créer des jeux de casino (interdits dans les pays voisins), ce qui allait permettre à la principauté, en s’enrichissant, de se développer rapidement. En 1863, il accorda le privilège d’exploiter le casino, les hôtels et le théâtre à François Blanc (1806-1867), fondateur de la Société des Bains de Mer et du Cercle des Étrangers, afin d’apporter des revenus à la Cour.
[6] Le 28 septembre 1944, pour compenser la politique de son grand-père Louis II pendant l’Occupation, inspirée de celle de son ancien chef le maréchal Philippe Pétain (1856-1951), le futur prince régnant Rainier III s’engagea dans l’armée française comme volontaire au titre d’étranger. Il fut affecté à l’état-major du 2e corps d’armée commandé par le général Joseph de Goislard de Monsabert (1887-1981), puis il intégra le 7e régiment de tirailleurs algériens des troupes d’Afrique françaises en tant que soldat de deuxième classe et il prit part aux opérations de la campagne d’Alsace. Il fut décoré de la croix de guerre 1939-1945 et de la Bronze Star américaine. Le prince Rainier évita ainsi à la famille Grimaldi une accusation de collaboration avec les nazis. En 1947, en raison de ses états de service, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire par Léon Blum (1872-1950). Source : Wikipédia.