« Ce que beurre et whisky ne peuvent soigner est incurable. » (Proverbe irlandais)

Ayant bénéficié de l’appui logistique de la Maison du Whisky, depuis 1956 l’un des plus grands spécialistes français de l’importation et de la distribution de la boisson préférée de Winston Churchill et du capitaine Haddock, Dave Broom, chantre s’il en est de ce breuvage – on lui doit notamment l’Atlas mondial du whisky paru chez Flammarion – a fait paraître chez le même éditeur un Manuel du whisky dans lequel, après un historique passionnant et bellement illustré, des considérations sur les fondamentaux, la mixologie et les champs aromatiques, il fournit la fiche de dégustation de 102 bouteilles d’Écosse, d’Irlande, des États-Unis, du Canada, du Japon et de Taïwan tout en précisant leurs accords parfaits ou interdits.

Au passage, il répond à des questions comme : comment reconnaître un whisky tourbé, un blend, un pur malt ? Quand et comment boire le whisky ? Quels sont les meilleurs mix ? Quelle est l’action de l’eau de Seltz ? Tous les whiskies tolèrent-ils d’être mélangés ? Comment sont-ils distillés ? D’où provient le caractère fumé de certains d’entre eux ? Doit-on les servir avec ou sans glace ? Avec ou sans Coca-Cola ? Qu’est-ce qui différencie les assemblages ?

En fin d’ouvrage, il propose plus de 50 recettes de cocktails, du très classique Manhattan (le plus ancien, inventé en 1874) au Bamboo Leaf Martini (constitué de liqueur de menthe, de Hakushu 12 ans d’âge, d’eau pétillante, de sirop de bambou et de yuzu) en passant par le Talisman, le Padovani, l’Algonquin ou le Brooklyn.

À consommer avec sagesse et modération, cela va de soi…

PÉTRONE

Manuel du whisky – Tous les cocktails par Dave Broom, photographies de Cristian Barnett, Paris, Éditions Flammarion, septembre 2014, 224 pp. en quadrichromie au format 15,7 x 21,8 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 18 € (prix France)

Voici une recette de cocktail novatrice, en vogue dans les bars branchés de Londres :

Matador

Pour 1 verre

Ingrédients :

40 ml de Bowmore Darkest

2 traits d’absinthe

2 traits d’eau de fleur d’oranger

1 cuiller à café de Luxardo maraschino

1 cuiller à café de sirop simple ou de canne

20 ml de Cocchi Vermouth di Torino

Pour le décor :

Spirale de zeste d’orange

Cerise

Recette :

Frapper rapidement les ingrédients au shaker avec des glaçons et filtrer au-dessus d’un petit verre à Martini rafraîchi.

Décorer d’une spirale de zeste d’orange et d’une cerise.

Et voici la fiche de dégustation du whisky utilisé dans ce cocktail :

Bowmore 12 ans

Si l’on n’a pas déjà visité lslay, on a tendance à l’imaginer comme une petite île humide arrosée par de célèbres pluies horizontales, mais où, par beau temps, avec ses eaux opalescentes et ses plages de sable blanc, on se croirait aux Antilles. Presque. Voilà ce que Bowmore a su capturer.

Oui, il renferme l’odorante fumée de tourbe d’lslay et la claque de la saumure, mais aussi la pêche blanche et la mangue à l’arrière-plan. Les amateurs de malts vénèrent cet aspect tropical que mettent en valeur des mélanges élémentaires.

L’eau de Seltz y va du sien, avec une fumée discrète ; le ginger ale reprend le tout et lui ajoute des épices douces ; la salade de fruits offre sa douceur au cola et si le thé vert se révèle astringent, l’eau de noix de coco est, véritablement, une évidence : goyave, papaye, mangue, légère volute de fumée et longueur. Le soleil brille.

Date de publication
samedi 31 janvier 2015
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