Ingagnable par les Yankees…

Directeur de recherche au National Security Archive de l’université George Washington, John Prados est unanimement reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire diplomatique et militaire américaine. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres, dont trois figurent sur les listes du prix Pulitzer et deux ont été traduits en français, Les Guerres secrètes de la CIA (aux Éditions du Toucan) et La Guerre du Viêt Nam, une somme parue aux Éditions Perrin à Paris en 2011 et qui vient de ressortir au format de poche dans leur excellente collection « Tempus ».

Voici ce que nous avions écrit dans ces colonnes à propos de l’édition princeps :

« Dans cette œuvre monumentale, l’auteur fournit le récit complet et une analyse globale de la guerre du Viêt Nam depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la chute de Saigon en 1975.

On se rappellera que ce conflit demeure, à ce jour, le seul que perdirent les Yankees depuis l’indépendance de leur pays, et que cette raclée leur fut infligée à l’instigation d’un civil, le “général” Vo Nguyên Giap (né en 1911[1]), un historien autodidacte n’ayant suivi les cours d’aucune académie militaire, mais fervent lecteur de Jules César, de Napoléon et de Clausewitz, qui avait déjà vaincu l’armée française à Dien Bien Phu en 1954.

S’appuyant sur des documents récemment déclassifiés et un large éventail de sources vietnamiennes et internationales, John Prados peint une fresque magistrale où idéologies et armées s’entrechoquent. Il explique comment et pourquoi les différentes présidences américaines, de Truman à Nixon, en passant par Kennedy et Johnson, ont à la fois mal interprété les réalités nord-vietnamiennes, mal compris leurs alliés sud-vietnamiens, méprisé le mouvement anti-guerre et négligé l’impact croissant des médias sur l’opinion.

Engagés dans un conflit qu’ils ne pouvaient gagner, les républicains comme les démocrates n’ont pas su puis pu sortir du scénario tragique dans lequel sombrait l’Amérique. Tour à tour récit enlevé, essai novateur et témoignage personnel émouvant, cet essai brillantissime dresse le bilan définitif d’une guerre novatrice qui bouleversa les États-Unis et modifia l’équilibre planétaire.

Le tout pour pas grand-chose… »

Contée par le menu, l’histoire d’une tragédie moderne !

PÉTRONE

La guerre du Viêt Nam 1945-1975 par John Prados, traduction de Johan-Frédérik Hel Guedj, Paris, Éditions Perrin, collection « Tempus » n°594, avril 2015, 1079 pp. en noir et blanc au format 13 x 18,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 16 € (prix France)


[1] Il est mort le 4 octobre 2013 à Hanoï, à l’âge de 102 ans.

Date de publication
jeudi 28 mai 2015
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