Un ouvrage majeur sur une œuvre majeure

Riche de 200 magnifiques illustrations et d’un poster de l’œuvre, le splendide livre d’art intitulé L’Agneau mystique – Van Eyck. Art, histoire, science et religion (Paris, Éditions Flammarion) est la traduction d’un ouvrage collectif rédigé en néerlandais par des spécialistes de l’université de Gand, de l’université de Bruxelles (V.U.B.) et des membres de l’académie flamande de Belgique pour les sciences et les arts.

Ils y mènent, et c’est une première, une approche totalement interdisciplinaire (d’art, d’histoire sociale et politique, de physique, de mathématique, de science, de religion, de philosophie, de criminologie, de cinématographie et d’imagerie digitale) pour proposer un regard exhaustif et une perspective globale sur le chef-d’œuvre récemment restauré commencé par Hubert van Eyck [1] et terminé par son frère Jan Van Eyck [2] (né vers 1390 peut-être à Maaseik et mort à Bruges le 9 juillet 1441).

Placé le 6 mai 1432 sur l’autel de la chapelle de son commanditaire [3] dans l’église Saint-Jean à Gand, il fut déplacé par la suite, pour des raisons de sécurité, dans la chapelle principale de la cathédrale de la ville.

Pièce majeure de la peinture primitive flamande, « ce retable représente “une nouvelle conception de l’art”, dans laquelle l’idéalisation de la tradition médiévale cède la place à une observation rigoureuse de la nature », a écrit le fameux historien d’art Ernst Hans Gombrich [4].

Le retable est composé d’un total de 24 panneaux encadrés qui offrent au spectateur deux scènes différentes, selon sa position ouverte ou fermée, obtenue en repliant vers l’intérieur les panneaux situés à ses extrémités.

Le registre (ligne) supérieur de l’intérieur du retable représente le Christ-Roi trônant entre la Vierge Marie et saint Jean-Baptiste. À droite et à gauche de ces trois personnages, il montre des anges chantant et jouant de la musique et, sur les panneaux extérieurs, Adam et Ève.

Le registre inférieur du panneau central représente l’adoration de l’Agneau de Dieu par plusieurs groupes de personnes absorbées dans le culte et la prière et éclairés par une colombe représentant le Saint-Esprit.

Les jours de semaine, les panneaux étaient repliés, montrant l’Annonciation de Marie et le portrait des donateurs, Joost Vijdt et de sa femme Lysbette Borluut.

Le polyptyque, sans compter les cadres, mesure 3,75 × 2,60 m (en position fermée) et 3,75 × 5,20 m (ouvert) et est constitué de dix panneaux de bois de chêne.

Le panneau inférieur gauche d’origine, connu sous le nom Les Juges intègres, a été volé en 1934.

Il n’a jamais été retrouvé et a été remplacé par une copie faite en 1945 par le peintre Jef Vanderveken (1872-1964), grand spécialiste de la copie et de la restauration des Primitifs flamands [5].

Et l’ouvrage que lui ont consacré les auteurs sous la direction de Danny Praet et de Maximiliaan P.J. Martens est, lui aussi, une pièce maîtresse de l’histoire de l’art…

PÉTRONE

L’Agneau mystique – Van Eyck. Art, histoire, science et religion, ouvrage collectif sous la direction de Danny Praet et de Maximiliaan P.J. Martens avec un poster de l’œuvre, Paris, Éditions Flammarion, octobre 2019, 368 pp. en quadrichromie au format 24,3 x 32 cm sous couverture brochée en couleurs, 60 € (Prix France)


[1] Né vers 1366 à Maaseik (actuelle province de Limbourg en Belgique), mort en septembre 1426 à Gand.

[2] Né vers 1390 peut-être à Maaseik et mort à Bruges le 9 juillet 1441.

[3] Il fut commandité par Joost Vijdt, riche marguillier de l’église Saint-Jean (devenue depuis la cathédrale Saint-Bavon), pour la chapelle privée de sa femme.

[4] E. H. Gombrich, The Story of Art, pp. 236-9, Phaidon, 1995.

[5] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Agneau_mystique

Date de publication
dimanche 22 septembre 2019
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