L’eau de la vie et de la mort…

La Belge Zoé Derleyn (°1973 à Bruxelles) a publié en octobre 2017 aux éditions Quadrature à Louvain-la-Neuve un recueil de nouvelles, Le Goût de la limace, auquel fut décerné en 2018 le prix Franz De Wever par l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Son premier roman, publié en Arles eux Éditions du Rouergue, Debout dans l’eau, fait lui aussi très fort.

Dans un style qui rappelle celui du Keetje de Neel Doff – phrases courtes, absence de fioritures, vérités « cash » –, elle se met dans la peau d’une gamine de onze ans, le temps d’un été chez ses grands-parents, à la campagne, au sein du Pajottenland, dans le Brabant flamand.

Sa mère l’a abandonnée jadis, et aujourd’hui, son sévère grand-père se meurt lentement à l’étage, dans le silence, en regardant le soleil quand il y en a.

Elle le veille un peu chaque soir. « Depuis qu’il est malade, dit-elle, il est plus facile à aimer. »

Mais il y a surtout l’étang, son terrain de jeu d’élection où s’ébat une baleine et où elle réalise des prouesses olympiques.

Il y a aussi des poissons, des anguilles, des chiens, une étable, des animaux de la ferme, des arbres, des framboises, des groseilles…

Et la grand-mère, toujours active, toujours bien vivante, qui va mystérieusement à la messe…

Et Inge, l’infirmière, toujours un peu dans les pieds…

Et les rêves : le lake Placid, les Adirondack, l’Alaska – devenu une souris –, la mer des Sargasses et Dirk, le beau jardinier…

Et la mort qui prend son temps…

La vie, en somme…

PÉTRONE

Debout dans l’eau par Zoé Derleyn, Arles, Éditions du Rouergue, collection « La brune », mai 2021, 137 pp. en noir et blanc au format 14 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 16 € (prix France)

Date de publication
vendredi 28 mai 2021
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