« Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, nous ne voulons pas. » (Pie VII)

Les éditions Glénat et du Cerf publient conjointement dans la collection « Un pape dans l’Histoire » un album de bandes dessinées intitulé Pie VII – Résister à Napoléon qui remet en mémoire le bras de fer politique auquel se livrèrent, de 1805 à 1814, le souverain pontife de l’Église catholique et l’Empereur des Français.

Barnaba Niccolò Maria Luigi Chiaramonti (en religion, le Père Gregorio) est né le 14 août 1742 à Cesena (Romagne) et est mort le 20 août 1823 à Rome. Moine bénédictin, il fut d’abord prieur de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome avant d’être consacré évêque en 1782 et créé cardinal en 1785. Il fut élu pape à Venise le 14 mars 1800 et prit le nom de Pie VII en hommage à son prédécesseur Pie VI, surnommé le « pape martyr ».[1]

Bonaparte décida alors de reconnaître le nouveau pape et de restaurer les États pontificaux occupés par les Français depuis 1798. En 1801, un concordat fut signé qui pacifia quelque peu les relations très tendues entre l’Église catholique et la France, et Pie VII accepta de procéder au couronnement de l’Empereur en 1804.

Cependant, les relations entre l’Église et le Premier Empire se détériorèrent lorsque le pape refusa de prononcer le divorce entre Jérôme Bonaparte et Elizabeth Patterson en 1805.

Peu de temps après, le torchon se mit à brûler, Napoléon Ier manifestant de fortes velléités d’intervention dans les affaires temporelles et spirituelles de la papauté, par exemple s’agissant de la désignation des membres du clergé ou encore par des pressions exercées en 1806 pour que la puissance papale participe au blocus continental contre l’Angleterre.

Devant les refus d’obtempérer, pacifiques[2], mais opiniâtres, de Pie VII, Napoléon procéda à l’annexion des États pontificaux le 17 mai 1809, ce qui lui valut l’excommunication le 10 juin, avant qu’il fasse procéder à l’arrestation, dans la nuit du 5 au 6 juillet, du pape qui restera prisonnier d’État jusqu’en 1814.

Publié l’année du bicentenaire de la mort de Napoléon, cet album bellement réalisé offre un éclairage passionnant sur un pan peu connu de l’histoire impériale…

PÉTRONE

Pie VII – Résister à Napoléon, scénario de Philippe Thirault, dessins et couleurs de Thomas Verguet, dossier documentaire de Bernard Lecomte, Grenoble et Paris, Éditions Glénat et du Cerf, collection « Un pape dans l’Histoire », août 2021, 56 pp. quadrichromie au format 24 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 15,50 € (prix France)


[1] Incarcéré à Valence (France) par le Directoire de la Révolution française, Pie VI y était mort épuisé le 29 août 1799.

[2] Ainsi, pendant les 19 mois (du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814) que dura sa déportation au château de Fontainebleau, Pie VII appela Napoléon « mon cher fils », ajoutant : « Un fils un peu têtu, mais un fils quand même », ce qui déconcerta totalement l’Empereur.

Date de publication
mercredi 18 août 2021
Entrez un mot clef :