Membre de l’Académie royale de Langue et de littérature françaises de Belgique (il y siège depuis octobre 2002 au fauteuil 28 dans lequel il a succédé à Thomas Owen), l’écrivain, essayiste et biographe (de Baudelaire en 2006, de Verlaine en 2008 et de Rimbaud en 2009, chez Gallimard) Jean-Baptiste Baronian vient de faire paraître aux Éditions Omnibus à Paris un splendide recueil magnifiquement illustré par ses soins consacré à Cent poèmes de Paul Verlaine.
Il y présente un choix exemplaire de l’œuvre du poète maudit en regard de documents iconographiques (des photographies, des manuscrits et des peintures de toute beauté) éclairant les textes et leur auteur d’une lumière quasiment surnaturelle.
Décrivant son propos dans une préface et des encarts d’une grande tenue littéraire, Jean-Baptiste Baronian dresse un portrait original du poète des Fêtes galantes, de La Bonne Chanson, de Sagesse et de Parallèlement. Écoutons-le :
« Verlaine est un poète à part.
Il n’est pas un parnassien, il n’est pas un symboliste, il n’est pas un décadent, il n’est pas un émule de Victor Hugo ni un émule d’Alfred de Musset, il n’est pas davantage un disciple de Gérard de Nerval ni un disciple de Charles Baudelaire, et il n’est pas non plus le double assagi d’Arthur Rimbaud. Non, il est lui-même, prodigieusement et totalement lui-même, et il est à lui seul tous ceux qui l’ont influencé et tous ceux qu’il a surpassés grâce à son génie poétique.
La cadence de ses vers, leur métrique, leur musique, leur harmonie, leur incandescence n’ont aucun équivalent, quand bien même, sur certains points de détail, elles donneraient quelquefois l’impression d’avoir été empruntées ici ou là, de constituer d’habiles démarquages.
Le cas est unique, exceptionnel, dans toute l’histoire de la littérature de langue française : avec des riens, avoir écrit des poèmes d’une luminosité éblouissante, d’une perfection inouïe.
Et avec ces riens, ces “éclats de chair”, être parvenu à transcender les âges, les écoles, les genres, les engouements et les modes.
Voilà Verlaine. Voilà son vrai visage.
Et le voilà à cent reprises dans les pages de cet album.
Textes et images à l’appui. »
Un ouvrage éblouissant, magique, surprenant, captivant, émouvant, mémorable… et indispensable !
PÉTRONE
Cent poèmes de Paul Verlaine, édition établie, présentée et illustrée par Jean-Baptiste Baronian, Paris, Éditions Omnibus, septembre 2011, 216 pp. en quadrichromie au format 19 x 25,5 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 29,50 € (prix France)